C'était octobre ou novembre en automne. Les rayons du soleil peinaient à s'infiltrer tous dans
le charivari du Père-Lachaise. La nature garde ici l'avantage en dépit des saisons de toute façon. Elle épongeait tout sans distinction
de race, de sexe et de religion ; et de raison sociale ! Simplement des
visiteurs venaient au cimetière renifler comme des chiens la tombe d’un père
absent, d’antan, puissant. On venait là sentir les affres du passé et soutenir
des affaires présentes tombées en désuétude. C’est qu’aujourd’hui, on se meurt
aussi en surface. Dans le carré nord du cimetière, côté Gambetta, le gisant de
Victor Noir.
Au pays des merveilles (Eros et Thanatos) |
Des femmes mûres étaient montées dessus où elles allaient et
venaient machinalement, espérant une jouissance réussie.
"Le cadavre est à terre, l'idée est debout." V. Hugo. |
Il se faisait tard. L’heure courait après la nuit qu’elle allait bientôt rattraper. Le cimetière commençait à rejeter tous ces chercheurs d’idées incomplètes. Le Père-Lachaise veillait jalousement sur les siennes. En attendant Godot, On purge bébé. « Ouh, ouh, ouille, Clindor ! » Dit un clown. On reconnut son nom. C’était le fils de Pridamant Bardin. « Quoi qui s’offre à vos yeux n’en ayez point d’effroi » rappela le clown qui s’effaça aussi vite qu'une ombre de nuit laissant Clindor seul, devant une tombe ensevelie sous d'autres pierres en pièces. Clindor lut l’épitaphe : « J’écris pour la révolution. Ces fidèles de l’art pur pourront dire que c’est descendre. C’est descendre, oui, comme on descend dans la rue lorsque le peuple y est ».
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire