Ven. 2 mars 1755. Écrire l'histoire de son pays et de son temps, c'est repasser dans son esprit avec beaucoup de réflexion tout ce qu'on a vu, manié, ou su d'original sans reproche, qui s'est passé sur le théâtre du monde. Ven. 24 septembre 1943. Les gens qui m'ont connu de près m'ont toujours tenu pour un homme qui ne ment jamais, et, de plus, dénué de toute imagination. Cela pour répondre aux réclamations de tiers intéressés. Dim. 1 avril 2002. Il faut une grande hardiesse pour oser être soi.
samedi 28 mai 2011
jeudi 26 mai 2011
L'ubac et l'adret
La
mémoire est ce lieu magique où coexistent jadis et maintenant, l’absence et la
proximité, la cause et l’effet, les vivants et les morts. Par elle, les êtres
sans ubiquité, sans longévité que nous sommes tiennent ensemble tous les
moments, tous les lieux, s’élèvent, un instant, au-dessus d’eux-mêmes.
Pierre
Bergounioux
Nos
histoires sont mitées de part en part. Avec des mots que l’on pose par-dessus à
chaque pas, elles ressemblent à des ganses brodées montées avec des fils
fragiles et magiques aux extrémités. Et l’on tire, l’on tire inlassablement,
l’on tire sur ces fils au bord de nos mémoires trouées, sans relâchement aucun,
pour couvrir d’avantages dorés nos vies minuscules, grâce à une illusion toute
théâtrale, qui représente en nouvelle favorable le passé déguisé en roi soleil.
Les
histoires d’hier sont cantonnées au fond de notre mémoire dans une sorte de
camp retranché. Elles stationnent sur un vague terrain de notre psyché, un port
près d’une mère éternelle, à Ostie près de Rome. Quand je me risque à faire
coulisser les portes couleur charbon de bois de ces cargaisons qui datent, dans
le grenier, un verger, le Léthé, je vois défiler un chant d’Homère armé
jusqu’au rêve, une planche d’Alembert, les arbres fruitiers, des pruniers, des
poiriers, les grands bras rouges ou verts des cerisiers, une multitude de
mottes de terres obèses à leurs pieds, des touffes enchevêtrées, des chattes
vertes ou vertes, la queue dressée d’un chien dans les étoiles d’un jeune
rêveur qui court dans le pré comme un coq sait gueuler après tout, des dames
légères venues remplir leurs paniers en osier dans les premiers pommiers en
fleurs. Je vois surtout couler le cidre frais le long des drailles dans les
estives de ma mémoire. On trouve là des moutons tumultueux sans jarrets pris
dans la rosée du matin à cause d’un mur de cimetière juste à côté, des façons
d’avoir été taillées dans des costumes devenus trop étroits pour nos vieilles
épaules d’été ridées.
Ici,
je peux bien reparler sans souci, quitte à faire suer, de ma peine capitale
déterrée, dans le souvenir d’un voyage nocturne assassiné, à des lieux et des
lieux de l’écoumène.
C’est
une place à Paris. Un de ces endroits qui reçoit une foule de gens. La place
est au cœur du quartier, le quartier au cœur de la ville, la foule au cœur de
la place, et le cœur au cœur de l’homme. Les rides de la foule font onduler la
place remplie à cette heure-ci. L’ensoleillement, la douceur du fahrenheit
viennent caresser les corps dans la foule. C’est une caresse sensuelle. C’est
bon, bien trop bon.
A
la fin d’une ondulation, dans la caresse, au milieu de l’une de ces rides, il y
a un jeune homme et une jeune femme. La foule tranquille roule autour d’eux. Le
jeune homme et la jeune femme ont choisi de s’asseoir à une table de café comme
on dit. Le jeune homme aime la jeune femme qui ne peut pas parce qu’ils ne sont
pas du même côté. C’est
très simple.
Lui,
vient de Mars, soufflé par le désordre glacial d’Arès, levant les maux des
espèces transpercées, le silex et le mildiou, sur l’Ubac.
Elle,
habite Jupiter, bien au chaud chez sa mère folle des splendeurs en argent des
palais dorés de la belle cité impérieuse des marchands de Paris, avenue de la
République thésaurisée, sur l’Adret.
Le
bêta aime la jeune femme. la belle ne voit pas une seule seconde comment cela
est possible parce que très simplement ils ne sont pas du même versant :
logique ? Discuter là ? Nourrir le corps, nourrir le cœur : logique. S’arrêter
là : logique
Le
cœur au cœur de l’homme, dans cette foule au cœur de la place, sur cette place
au cœur du quartier, dans ce quartier au cœur de la ville il y a un pont. Je
l’ai appelé : le Pont des Troubles.
lundi 23 mai 2011
Charles Baudelaire
Les Yeux des pauvres (Petits poèmes en prose)
Ah! vous voulez savoir pourquoi je vous hais
aujourd'hui. Il vous sera sans doute moins facile de le comprendre qu'à
moi de vous l'expliquer; car vous êtes, je crois, le plus bel exemple
d'imperméabilité féminine qui se puisse rencontrer.
Nous avions passé ensemble une longue journée qui m'avait paru courte. Nous nous étions bien promis que toutes nos pensées nous seraient communes à l'un et à l'autre, et que nos deux âmes désormais n'en feraient plus qu'une; - un rêve qui n'a rien d'original, après tout, si ce n'est que, rêvé par tous les hommes, il n'a été réalisé par aucun.
Le soir, un peu fatiguée, vous voulûtes vous asseoir devant un café neuf qui formait le coin d'un boulevard neuf, encore tout plein de gravois et montrant déjà glorieusement ses splendeurs inachevées. Le café étincelait. Le gaz lui-même y déployait toute l'ardeur d'un début, et éclairait de toutes ses forces les murs aveuglants de blancheur, les nappes éblouissantes des miroirs, les ors des baguettes et des corniches, les pages aux joues rebondies traînés par les chiens en laisse, les dames riant au faucon perché sur leur poing, les nymphes et les déesses portant sur leur tête des fruits, des pâtés et du gibier, les Hébés et les Ganymèdes présentant à bras tendu la petite amphore à bavaroises ou l'obélisque bicolore des glaces panachées; toute l'histoire et toute la mythologie mises au service de la goinfrerie.
Droit devant nous, sur la chaussée, était planté un brave homme d'une quarantaine d'années, au visage fatigué, à la barbe grisonnante, tenant d'une main un petit garçon et portant sur l'autre bras un petit être trop faible pour marcher. Il remplissait l'office de bonne et faisait prendre à ses enfants l'air du soir. Tous en guenilles. Ces trois visages étaient extraordinairement sérieux, et ces six yeux contemplaient fixement le café nouveau avec une admiration égale, mais nuancée diversement par l'âge.
Les yeux du père disaient: "Que c'est beau! que c'est beau! on dirait que tout l'or du pauvre monde est venu se porter sur ces murs." - Les yeux du petit garçon: "Que c'est beau! que c'est beau! mais c'est une maison où peuvent seuls entrer les gens qui ne sont pas comme nous." - Quant aux yeux du plus petit, ils étaient trop fascinés pour exprimer autre chose qu'une joie stupide et profonde.
Les chansonniers disent que le plaisir rend l'âme bonne et amollit le coeur. La chanson avait raison ce soir-là, relativement à moi. Non seulement j'étais attendri par cette famille d'yeux, mais je me sentais un peu honteux de nos verres et de nos carafes, plus grands que notre soif. Je tournais mes regards vers les vôtres, cher amour, pour y lire ma pensée; je plongeais dans vos yeux si beaux et si bizarrement doux, dans vos yeux verts, habités par le Caprice et inspirés par la Lune, quand vous me dites: "Ces gens-là me sont insupportables avec leurs yeux ouverts comme des portes cochères! Ne pourriez-vous pas prier le maître du café de les éloigner d'ici?"
Tant il est difficile de s'entendre, mon cher ange, et tant la pensée est incommunicable, même entre gens qui s'aiment!
Charles Baudelaire par Gustave Courbet |
Nous avions passé ensemble une longue journée qui m'avait paru courte. Nous nous étions bien promis que toutes nos pensées nous seraient communes à l'un et à l'autre, et que nos deux âmes désormais n'en feraient plus qu'une; - un rêve qui n'a rien d'original, après tout, si ce n'est que, rêvé par tous les hommes, il n'a été réalisé par aucun.
Le soir, un peu fatiguée, vous voulûtes vous asseoir devant un café neuf qui formait le coin d'un boulevard neuf, encore tout plein de gravois et montrant déjà glorieusement ses splendeurs inachevées. Le café étincelait. Le gaz lui-même y déployait toute l'ardeur d'un début, et éclairait de toutes ses forces les murs aveuglants de blancheur, les nappes éblouissantes des miroirs, les ors des baguettes et des corniches, les pages aux joues rebondies traînés par les chiens en laisse, les dames riant au faucon perché sur leur poing, les nymphes et les déesses portant sur leur tête des fruits, des pâtés et du gibier, les Hébés et les Ganymèdes présentant à bras tendu la petite amphore à bavaroises ou l'obélisque bicolore des glaces panachées; toute l'histoire et toute la mythologie mises au service de la goinfrerie.
Droit devant nous, sur la chaussée, était planté un brave homme d'une quarantaine d'années, au visage fatigué, à la barbe grisonnante, tenant d'une main un petit garçon et portant sur l'autre bras un petit être trop faible pour marcher. Il remplissait l'office de bonne et faisait prendre à ses enfants l'air du soir. Tous en guenilles. Ces trois visages étaient extraordinairement sérieux, et ces six yeux contemplaient fixement le café nouveau avec une admiration égale, mais nuancée diversement par l'âge.
Les yeux du père disaient: "Que c'est beau! que c'est beau! on dirait que tout l'or du pauvre monde est venu se porter sur ces murs." - Les yeux du petit garçon: "Que c'est beau! que c'est beau! mais c'est une maison où peuvent seuls entrer les gens qui ne sont pas comme nous." - Quant aux yeux du plus petit, ils étaient trop fascinés pour exprimer autre chose qu'une joie stupide et profonde.
Les chansonniers disent que le plaisir rend l'âme bonne et amollit le coeur. La chanson avait raison ce soir-là, relativement à moi. Non seulement j'étais attendri par cette famille d'yeux, mais je me sentais un peu honteux de nos verres et de nos carafes, plus grands que notre soif. Je tournais mes regards vers les vôtres, cher amour, pour y lire ma pensée; je plongeais dans vos yeux si beaux et si bizarrement doux, dans vos yeux verts, habités par le Caprice et inspirés par la Lune, quand vous me dites: "Ces gens-là me sont insupportables avec leurs yeux ouverts comme des portes cochères! Ne pourriez-vous pas prier le maître du café de les éloigner d'ici?"
Tant il est difficile de s'entendre, mon cher ange, et tant la pensée est incommunicable, même entre gens qui s'aiment!
dimanche 22 mai 2011
La route de la trace (Clindor II)
C'était octobre ou novembre en automne. Les rayons du soleil peinaient à s'infiltrer tous dans
le charivari du Père-Lachaise. La nature garde ici l'avantage en dépit des saisons de toute façon. Elle épongeait tout sans distinction
de race, de sexe et de religion ; et de raison sociale ! Simplement des
visiteurs venaient au cimetière renifler comme des chiens la tombe d’un père
absent, d’antan, puissant. On venait là sentir les affres du passé et soutenir
des affaires présentes tombées en désuétude. C’est qu’aujourd’hui, on se meurt
aussi en surface. Dans le carré nord du cimetière, côté Gambetta, le gisant de
Victor Noir.
Au pays des merveilles (Eros et Thanatos) |
Des femmes mûres étaient montées dessus où elles allaient et
venaient machinalement, espérant une jouissance réussie.
"Le cadavre est à terre, l'idée est debout." V. Hugo. |
Il se faisait tard. L’heure courait après la nuit qu’elle allait bientôt rattraper. Le cimetière commençait à rejeter tous ces chercheurs d’idées incomplètes. Le Père-Lachaise veillait jalousement sur les siennes. En attendant Godot, On purge bébé. « Ouh, ouh, ouille, Clindor ! » Dit un clown. On reconnut son nom. C’était le fils de Pridamant Bardin. « Quoi qui s’offre à vos yeux n’en ayez point d’effroi » rappela le clown qui s’effaça aussi vite qu'une ombre de nuit laissant Clindor seul, devant une tombe ensevelie sous d'autres pierres en pièces. Clindor lut l’épitaphe : « J’écris pour la révolution. Ces fidèles de l’art pur pourront dire que c’est descendre. C’est descendre, oui, comme on descend dans la rue lorsque le peuple y est ».
vendredi 20 mai 2011
Le viol des pauvres
New york cour de justice par fandeseriesTV « À New York, dans le système judiciaire, tout accusé est présumé innocent tant que sa culpabilité n'a pas été établie par des aveux lors d'une procédure de plaider coupable, ou à l'issue d'un procès. Voici l'un de ces procès... »
The lonesome death of Hattie Carroll (Bob Dylan)
William Zanzinger killed poor Hattie
Carroll
With a cane that he twirled around
his diamond ring finger
At a Baltimore hotel society
gath'rin'
And the cops were called in and his
weapon took from him
As they rode him in custody down to
the station
And booked William Zanzinger for
first-degree murder
But you who philosophize disgrace
and criticize all fears
Take the rag away from your face
Now ain't the time for your tears.
William Zanzinger who at twenty-four
years
Owns a tobacco farm of six hundred
acres
With rich wealthy parents who
provide and protect him
And high office relations in the
politics of Maryland
Reacted to his deed with a shrug of
his shoulders
And swear words and sneering and his
tongue it was snarling
In a matter of minutes on bail was
out walking
But you who philosophize disgrace
and criticize all fears
Take the rag away from your face
Now ain't the time for your tears.
Flagellation d'une femme esclave. Surinam. 1770 |
Hattie Carroll was a maid in the
kitchen
She was fifty-one years old and gave
birth to ten children
Who carried the dishes and took out
the garbage
And never sat once at the head of
the table
And didn't even talk to the people
at the table
Who just cleaned up all the food
from the table
And emptied the ashtrays on a whole
other level
Got killed by a blow, lay slain by a
cane
That sailed through the air and came
down through the room
Doomed and determined to destroy all
the gentle
And she never done nothing to
William Zanzinger
And you who philosophize disgrace
and criticize all fears
Take the rag away from your face
Now ain't the time for your tears.
In the courtroom of honor, the judge
pounded his gavel
To show that all's equal and that
the courts are on the level
And that the strings in the books
ain't pulled and persuaded
And that even the nobles get
properly handled
Once that the cops have chased after
and caught 'em
And that ladder of law has no top
and no bottom
Stared at the person who killed for
no reason
Who just happened to be feelin' that
way witout warnin'
And he spoke through his cloak, most
deep and distinguished
And handed out strongly, for penalty
and repentance
William Zanzinger with a six-month
sentence
Oh, but you who philosophize disgrace
and criticize all fears
Bury the rag deep in your face
For now's the time for your tears.
lundi 16 mai 2011
dimanche 15 mai 2011
Templum
Lors de la fondation de Rome, Remus et Romulus se
disputèrent le choix du lieu de l’édification de la future cité, l’Aventin ou
le Palatin. Ils se départagèrent au moyen d’un rituel qui consiste à regarder
les oiseaux (Auspicium auspices). Cette technique divinatoire consiste à compter
le nombre d’oiseaux qui rentre dans un rectangle imaginaire (Templum) dessiné
dans le ciel. Sur le Palatin, Romulus vit douze vautours arriver par la gauche rentrer dans le
rectangle contre six pour Remus depuis l’Aventin. Romulus gagna
par la volonté de Jupiter qui lui envoya ces douze vautours.
"La scène, le tableau, le plan, le rectangle découpé, voilà la condition qui permet de penser le théâtre, la peinture, le cinéma, la littérature". Roland Barthes.
Fer à cheval a dit :
Charles-Albert Cingria nous dit,
dans La grande ourse (p
39) : « Il ne faut donc pas craindre d’imiter ni même de copier
textuellement, de photographier, de mouler, quand ce qui nous a devancé est du
bon travail fait comme sur votre ordre et pour vous. […] (le génie consiste à
bouger) un rien à quelque que chose de pas très bien placé qui devient parfait.
Celui qui bouge a un mérite essentiel ». Evidemment, dans les habitudes de
son auteur, ce texte est très long, j’en extrais l’idée centrale qui me semble
éclairante, mais allez-y donc voir, vous ne serez pas déçu… C'est en copiant qu'on devient copain !
samedi 7 mai 2011
La route de la trace (Clindor - I)
En théâtre, une pièce de Corneille figure en assez bonne place dans le répertoire : L'illusion comique. Clindor y est le fils de Pridamant. Brouillé avec son père, il le quitte pour vivre une fable avant des retrouvailles heureuses. Ici, Clindor, notre Clindor est le fils de Pridamant, Pridamant Bardin. Notre Clindor part également. Il part, non pas, par mésentente ou colère, ni même par dépit ou incompréhension entre génération, mais par nécessité. Quitter sa famille afin d'en dissoudre les puissances artificielles. Aussi, devrait-il toujours en être ainsi, unique, contre vents et marées, héritage et propriété, angoisse et soumission. Partir et ne plus jamais revenir. Simplement se souvenir dans l'oubli qui rôde dans le lieu hanté de notre berceau. Clindor suivait sa route comme on a coutume de dire. Était-ce vraiment la sienne ? Sûrement le temps de la marche. Et encore, physiquement. L'araire creuse un mince sillon dans la terre. La charrue quant à elle, la découpe plus proche de nous ; et après ? La nature s'occupe d'effacer toutes les traces de nos semences laborieuses. Clindor n'avait pas d'outil. Il ne lui restait plus qu'à marcher. Ses pas soufflottaient la poussière en laissant derrière lui une ligne de métaphores. Il les avait repiquées dans l'oubli de ses récits qu'il croyait pourtant bien connaître pour les avoir retournés dans tous les sens. Il lisait ; pas trop mais assez. Un livre, plus grand que vous et moi, je veux parler d'un livre que vous et moi serions incapables d'écrire, à moins de le recopier, dépassait le reste de son passe-montagne.
Julien Gracq
Tout
livre pousse sur d’autres livres, et peut-être que le génie n’est pas autre
chose qu’un apport de bactéries particulières, une chimie individuelle
délicate, au moyen de laquelle un esprit neuf absorbe, transforme, et
finalement restitue sous une forme inédite non pas le monde brut, mais plutôt l’énorme
matière littéraire qui préexiste à lui. (Préférences, Pourquoi la littérature respire mal, page 82) Julien
Gracq, Familiarité du livre, Paris, José Corti, 2002.
vendredi 6 mai 2011
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